Nous sommes depuis une semaine en Iran, ou (notamment) internet est controle. Pour ce qui nous concerne, le blog est inaccessible, ce qui explique la sobriete du present article, envoye par mail et insere depuis la france. Suite aux avertissements de l agence iranienne qui nous obtient les visas (1), nous decidons d entrer en iran par le train. Cela nous permet en outre de gagner un peu de temps, car l heure tourne et la date fatidique du premier octobre pour passer l himalaya approche! Apres une nuit de bus pour atteindre la gare de Van, puis deux jours de train passablement eprouvants -la premiere nuit est passee sur les chaises de bar de la voiture restaurant, nous attendons 7 heures a la frontiere- nous atteignons Teheran samedi 9 aout a 3:30 du matin dans une moiteur deja lourde de promesses. Teheran et ses 17 millions d habitants evoque un Paris qui aurait (encore plus) mal tourne: trafic chaotique et dementiel (2), metro bonde, stress omnipresent et trajets interminables pour traverser la ville. La temperature qui depasse les 40°, acheve de poser le decor de cette "grande marmite ou bout l imperceptible et vaste humanite" (3). Apres 4 jours a multiplier les allers retours entre les ambassades pour obtenir le precieux visa ouzbeque, la demande est enfin acceptee. Nous profitons en ce moment des 8 jours de procedure pour visiter en bus le sud de l Iran: Shiraz, Persepolis puis Yazd.
(1) Une nouvelle regle semble interdire tous les vehicules independants velo compris. Nous devons faire partie d un groupe ou louer les services d un guide.
(2) Il nous faut le premier jour affronter ce chaos en tandem, ou malgre la densite de voitures, les conducteurs tentent de se faufiler en brusques embardees laterales sans le moindre controle visuel. Nombre de voitures arretees en double file, voire reculant ou des motos filant a contresens ajoutent a la confusion generale. L epreuve ultime survient lors des traversees de carrefours a feux clignotants, il faut alors se jeter sans reflechir dans le flot pour traverser cette riviere furieuse. Nous atteindrons le lieu de rendez vous de notre hote nerveusement epuises, avec la ferme intention de ne pas recidiver!
(3) Baudelaire - Le couvercle.
dimanche 17 août 2014
mardi 5 août 2014
Aux sources de l'Euphrates
La route entre Erzincan et Erzurum longe un cours d'eau au nom evocateur: l'Euphrates (1), ce fleuve geant de 3000 km de long, qui apres la Turquie, traversera la Syrie puis l'Irak pour rejoindre le Tigre et se jeter dans le golfe persique. Le Tigre et l'Euphrates frontieres de la Mesopotamie, berceau des premieres civilisations d'Asie mineure (Summeriens, Babyloniens, Assyriens,...). Au dela de la reverie que suscite ce nom, longer l'Euphrates signifie surtout pour nous peu de denivelee, ce qui est tres appreciable dans cette region montagneuse!
Vue de l'Euphrates (Kara Su) a la sortie de Kemah, a 50km a l'Ouest d'Erzincan. |
Les 190 km seront parcourus en deux jours, sur la bande laterale d'une 4 voies typique (2), ou le traffic de camions augmente un peu. L'essence etant environ trois fois plus chere par rapport au cout de la vie qu'en France, la circulation automobile en Turquie reste moderee. Une vision de la France des prochaines decennies?
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Nous rejoignons Erzurum le samedi matin pour trouver le consulat iranien ... ferme jusqu'a lundi. Nous passerons donc 4 jours a visiter la ville en attendant notre visa. Premieres nuits en hotel depuis le depart! Erzurum a accueilli les JO de 2011 et comprend donc tremplin de saut a ski, halle de curling, ronds points et fontaines monumentaux. A presque 2000 m d'altitude, c'est la plus haute ville de Turquie, enneigee 7 mois par an. Ville traditionnellement conservatrice (est-ce un pleonasme?), Erzurum accueille plusieurs universites, ce qui cree une ambiance de rue tres contrastee ou les voiles noirs integraux cotoient des etudiantes en jeans et cheveux au vent.
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(1) Il s'agit a ce niveau de l'Euphrates ouest, une des deux sources, appele Kara Su (''eaux noires'').
(2) Les routes nationales turques sont souvent constituees de 2x2 voies separees par un fosse et bordees de chaque cote d'une large bande laterale pour les vehicules lents, ce qui laisse a velo une distance confortable pour se faire depasser. Ajoute au faible traffic,contrairement a ce qu'on nous a dit en Italie et Grece, rouler a velo en Turquie est assez securisant.
mardi 29 juillet 2014
Au coeur de l'Anatolie 3/3
Sortis de la Cappadoce, nous avons parcouru environ 500km depuis Kayseri, ou nous avons pu retourner notre carte de Turquie ce qui entame la deuxieme moitie du pays! Au fur et a mesure que nous avançons, des changements commencent a se faire sentir: les villages s'espacent et retrecissent, les vendeurs de bord de route, jusqu'ici omnipresents, ont disparu et les fontaines sont souvent seches, ce qui nous oblige a modifier nos habitudes. Une chose ne varie cependant pas: l'incroyable hospitalite turque, qui continue de nous surprendre regulierement, qu'il s'agisse d'invitations formelles ou de mille petits gestes bienveillants, et qui participe a un climat de confiance et de serenite.
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Prenons par exemple les deux derniers jours: tandis que nous mangeons devant une mosquee (Ulu Djami, voir plus bas) le gardien nous apporte une assiette de pasteque... que nous partageons ensuite avec deux autres personnes qui viennent de nous inviter a leur table et rempliront nos sacoches de vivres. Le lendemain, tandis que nous attaquons un col en plein soleil comme des escargots, une camionette nous depasse et s'arrete un peu plus loin. Quand nous arrivons a sa hauteur, un homme sort du coffre deux boules de glace en cornet qu'il vient de confectionner puis redemarre en nous souhaitant bon appetit. Plus loin, alors que nous demandons de l'eau dans un village, la dame revient d'abord avec un pichet d'eau fraiche puis avec 2 verres d'ayran (boisson au yaourt). Le soir nous serons invites deux fois de suite a prendre le the... et le lendemain reveilles a 7h par nos hotes qui deposeront devant la tente un plateau de petit dejeuner (voir photo ci-dessus)! Le seul inconvenient est que nous ne parvenons pas a nous coucher tot :-) (1).
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La route entre Divriği (mosquee ci-dessus) et Erzincan est assez montagneuse et nous venons d'enchainer trois jours assez intenses avec plus de 3700m de denivelee, nous promettant chaque soir de nous reposer le lendemain: mais les haltes sont plus rares et hier nous nous sommes carrement trompes de route, privilegiant bien malgre nous l'itineraire pittoresque... La presente journee, un des trois jours feries fetant la fin du ramadan au cours desquels les gens s'offrent des chocolats, sera donc aussi chomee pour nous! Nous devrions atteindre Erzurum en fin de semaine pour recuperer nos visas iraniens.
Mahmoud et sa famille qui nous ont accueilli dans leur jardin a Iliç et prepare l'excellent petit dejeuner decrit plus haut. |
mardi 22 juillet 2014
Kapadokya
A la demande de Charlotte, Anne-So et Loic, voici un petit paragraphe culinaire: le ramadan continue de battre son plein, et comme chez nous les chocolatiers a Paques, les boulangers s'affairent a preparer les plats du moment: grands pains plats circulaires ou allonges (Pide - photo 2), pains au cesame (photo 1), et les delicieuses patisseries turques au miel, les baklavas! Les supermarches font des paquets special ramadan, avec 1kg de the, 1kg de lukums, 1kg d'olives, les baklavas, la soupe (çorba), le fromage blanc pour preparer l'ayran, boisson salee qui accompagne tous les repas, etc... Comme on le voyait sur notre dernier repas de ramadan, ici on cuisine en quantite!
Invites avant-hier dans une famille, nous avons pu gouter de nouveaux plats au cours d'une anecdote savoureuse: avant hier soir, alors que nous venons de prendre de l'eau dans une mosquee, un homme aux gigantesques oreilles decollees et parlant un peu francais nous propose de manger chez lui pour le diner de ramazan. Nous nous retrouvons incrustes a un repas de village, pas du tout chez lui mais chez le maire (nous apprendrons ensuite qu'il s'agit aussi des 3 ans du deces de la grand tante). Marlene emmenee chez les femmes, qui mettent quelque temps a comprendre ce qu'elle fait la, Olivier avec les hommes devorant des yeux leur çorba deja servie et regardant febrilement leur montre en attendant l'appel liberateur du muezzin a 8h23, signalant la fin du jeune quotidien. 5 plats succulents seront tour a tour servis par les femmes (2, les autres mangent a cote!) : çorba (soupe de poix chiches), menta (pates fraiches a la viande hachee), suli kofte (1). Puis le riz aux poix chiches, toujours accompagne de la fameuse salade de tomates/concombres/persil et enfin pasteque et petits gateaux. Mais point de baklava en dessert, Marlene apprend cote femmes qu'ils ont ete egares! Ils seront helas retrouves peu apres notre coucher...
Depuis la semaine derniere nous sommes en Cappadoce, et si les
kilometres quotidiens diminuent nettement, c’est pour une bonne raison:
concentree sur un rayon de 50km, cette region a herite d’une densite
suprenante (ecoeurante diront les regions voisines) de lieux d’interet.
Merveilles geologiques tout d’abord: voici 10 millions d’annees, des
eruptions volcaniques ont forme une superposition de couches de duretes
differentes (cendres (tuf), laves (basalte), boues) sur une centaine de
metres d’epaisseur que l’erosion a creuse en profondes vallees, laissant
les cheminees de fee, ces monolithes geants de tuf coiffes et proteges
d’un bloc de roche dure. Et merveilles historiques, puisque les
habitants, veritables termites humaines, creuserent pendant plusieurs
millenaires cette roche tendre pour y trouver refuge, perçant les
falaises, forant des villes souterraines et laissant des eglises
troglodytes couvertes de fresques colorees, temoins des debuts du
christianisme.
Hier, alors que le soir tombe et que nous n'avons pas trouve refuge, un caravanserail sort du neant. Nous pouvons le visiter et assister a une ceremonie de derviches qui s'y deroule. Nous en ressortons ensorceles par la beaute de la musique et la grace des danses. Un charme mysterieux opere et un grand derviche barbu accepte que nous plantions la tente pour la nuit dans le jardin (en ajoutant l'habituel "problem yok - pas de probleme" que nous entendons toujours en Turquie). Nous nous endormirons extatiques dans cette nuit magique remplie d'etoiles, au pied de ce caravanserail millenaire ayant accueilli tant de voyageurs, tandis que resonneront longtemps dans nos tetes les melodies des derviches...
(1) boules d agneau et de boulgour de 2cm de diametre en sauce "bien meilleures que les kofte de la cote ouest" plus grosses et grillees d'apres notre hote. J'acquiece poliment, 'oui oui en effet, c'est bien meilleur que chez ces ignares de la cote ouest :-)!
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Invites avant-hier dans une famille, nous avons pu gouter de nouveaux plats au cours d'une anecdote savoureuse: avant hier soir, alors que nous venons de prendre de l'eau dans une mosquee, un homme aux gigantesques oreilles decollees et parlant un peu francais nous propose de manger chez lui pour le diner de ramazan. Nous nous retrouvons incrustes a un repas de village, pas du tout chez lui mais chez le maire (nous apprendrons ensuite qu'il s'agit aussi des 3 ans du deces de la grand tante). Marlene emmenee chez les femmes, qui mettent quelque temps a comprendre ce qu'elle fait la, Olivier avec les hommes devorant des yeux leur çorba deja servie et regardant febrilement leur montre en attendant l'appel liberateur du muezzin a 8h23, signalant la fin du jeune quotidien. 5 plats succulents seront tour a tour servis par les femmes (2, les autres mangent a cote!) : çorba (soupe de poix chiches), menta (pates fraiches a la viande hachee), suli kofte (1). Puis le riz aux poix chiches, toujours accompagne de la fameuse salade de tomates/concombres/persil et enfin pasteque et petits gateaux. Mais point de baklava en dessert, Marlene apprend cote femmes qu'ils ont ete egares! Ils seront helas retrouves peu apres notre coucher...
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(1) boules d agneau et de boulgour de 2cm de diametre en sauce "bien meilleures que les kofte de la cote ouest" plus grosses et grillees d'apres notre hote. J'acquiece poliment, 'oui oui en effet, c'est bien meilleur que chez ces ignares de la cote ouest :-)!
mercredi 16 juillet 2014
Au coeur de l'Anatolie 2/3
As-Saalam-Alaikum tout le monde! Apres la cote sud de la Turquie, il nous a fallu saisir le Taurus par les cornes et escalader a nouveau sur le plateau anatolien. Nous roulons maintenant depuis quelques jours a 1000 metres d'altitude et les nuits fraichissent (un drap est parfois necessaire vers 5h du matin ...). Alors que nous passons la nuit du jeudi 10/07 a Akseki, la lune est pleine, ce qui signale la moitie du ramadan. La ville offre pour l'occasion un repas et un concert au cours duquel nous assistons a la danse pleine de grace de deux derviches sur le son melancolique de la ney (flute traditionnelle) (1).
Apres une journee chargee en cols que nous gravissons en compagnie de deux cyclovoyageurs français, nous cherchons a planter la tente au nord de Seydışehir. Le soir tombe et deux echecs plus tard, on nous dirige vers la place du village ou quelqu’un parlant mieux anglais que nous turc nous invite finalement chez lui. Reçus comme des rois, nous passerons deux nuits chez Kudret et Turkan. Le dimanche soir, tachant de nous adapter a la production de leur jardin, nous preparons une tarte tatin aux abricots (a refaire!) et une ratatouille. Nos plats sont ajoutes a ceux des voisins pour un festin qui debute 10 secondes apres l’appel du muezzin. Soiree festive et danses turques jusque tard. Le depart du lendemain (Turkan nous prepare le petit dejeuner alors qu’elle jeûne) est alors doublement douloureux: adieu Kudret et Turkan et teşekür ederim, nous ne vous oublierons pas!
Nous gagnons ensuite Konya, capitale du velo! Si celui-ci etait totalement absent du paysage depuis notre arrivee en Turquie (2), des l’entree de la ville surgissent cyclistes, pistes cyclables, reparateurs et meme un service de pret du type des velo’v lyonnais. Konya est aussi accessoirement la capitale des derviches tourneurs. Son centre abrite le monastere de leur ordre, desormais transforme en musee et la tombe du fondateur: le poete et mystique persan Mevlana Rumi.
200 km de steppe desertique separent Konya de Aksaray. Seule la course d’un Souslik du Taurus (pour les amateurs du jeu Fauna: mini chiens de prairie a la queue courte qui se dressent sur leurs pattes arrieres a notre approche) ou le tortillement d’une petite tornade viennent rompre la monotonie du paysage. Tandis que, passablement fatigues, nous traversons Kızören (80 habitants, un barbier, une mosquee) a la recherche d’une epicerie qui n’existe pas, le barbier nous fait signe de rentrer dans sa boutique pour echapper a la fournaise ambiante. Apres 1L de çay, il nous invite pour le diner puis la nuit. Il nous emmene voir le Han (Caravanserail) de Obrük datant du XIII eme siecle: nous voici sur la route de la soie! A quelques pas derriere nous nous trouvons face a un abime circulaire gigantesque rempli d’eau 20m plus bas, a la profondeur insondable d’apres notre hote, qui alimentait les voyageurs en eau.
Nous visiterons le lendemain 40 km plus loin (4) l’imposant Sultanhan, plus gros caravanserail de Turquie, construit egalement au XIII eme siecle par les Sedjoukides et restaure depuis.
(1) Voir le paragraphe sur Konya
(2) ne parlons pas du tandem pour lequel il n’y a meme pas de nom en turc!
(3) les caravanserails etaient construits a une distance d'une journee de marche les uns des autres (env. 40 km) et proposaient gratuitement leurs services aux voyageurs (docteur, veterinaire, nourriture, logement) les trois premiers jours du sejour.
(4) tribu turque dont l'empire s'etirait de la Turquie au Kirghistan entre le XI eme et le XIVeme sıecle.
Le col (tres) vente d'Alacabel et Laurence, cyclovoyageuse alsacienne aguerrie. |
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Nous gagnons ensuite Konya, capitale du velo! Si celui-ci etait totalement absent du paysage depuis notre arrivee en Turquie (2), des l’entree de la ville surgissent cyclistes, pistes cyclables, reparateurs et meme un service de pret du type des velo’v lyonnais. Konya est aussi accessoirement la capitale des derviches tourneurs. Son centre abrite le monastere de leur ordre, desormais transforme en musee et la tombe du fondateur: le poete et mystique persan Mevlana Rumi.
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200 km de steppe desertique separent Konya de Aksaray. Seule la course d’un Souslik du Taurus (pour les amateurs du jeu Fauna: mini chiens de prairie a la queue courte qui se dressent sur leurs pattes arrieres a notre approche) ou le tortillement d’une petite tornade viennent rompre la monotonie du paysage. Tandis que, passablement fatigues, nous traversons Kızören (80 habitants, un barbier, une mosquee) a la recherche d’une epicerie qui n’existe pas, le barbier nous fait signe de rentrer dans sa boutique pour echapper a la fournaise ambiante. Apres 1L de çay, il nous invite pour le diner puis la nuit. Il nous emmene voir le Han (Caravanserail) de Obrük datant du XIII eme siecle: nous voici sur la route de la soie! A quelques pas derriere nous nous trouvons face a un abime circulaire gigantesque rempli d’eau 20m plus bas, a la profondeur insondable d’apres notre hote, qui alimentait les voyageurs en eau.
Nous visiterons le lendemain 40 km plus loin (4) l’imposant Sultanhan, plus gros caravanserail de Turquie, construit egalement au XIII eme siecle par les Sedjoukides et restaure depuis.
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(1) Voir le paragraphe sur Konya
(2) ne parlons pas du tandem pour lequel il n’y a meme pas de nom en turc!
(3) les caravanserails etaient construits a une distance d'une journee de marche les uns des autres (env. 40 km) et proposaient gratuitement leurs services aux voyageurs (docteur, veterinaire, nourriture, logement) les trois premiers jours du sejour.
(4) tribu turque dont l'empire s'etirait de la Turquie au Kirghistan entre le XI eme et le XIVeme sıecle.
vendredi 11 juillet 2014
Au coeur de l'Anatolie 1/3
Nos peregrinations vers l'Est nous ont naturellement porte vers le pays du lever de soleil -qui est la signification du mot Anatolie en grec. Et ce soleil-ci s'avere de plus en plus impitoyable a mesure que nous avancons dans l'ete et dans les terres. La chaleur nous oblige a rouler tot le matin rend deraisonnable toute excursion entre 13h et 16h.
Nous faisons halte a Nasilli chez des amis rencontres lors de notre dernier voyage en Turquie. Nous sommes choyes durant deux jours comme des membres de la famille et repartons gais et pleins d'energie. Energie necessaire, car nous devons maintenant escalader le plateau anatolien (1000m). La haut, le climat de cette ımmense plaine change et les oliveraies et pasteques laissent place au champs de tabac, ble, cerisiers et anis (pour le raki, la pastis turc). Finie la desormais traditionnelle pasteque de 11h achetee a l'un des innombrables marchands de fruits le long de la route! Si les nuits sont plus fraiches, les journees restent torrides.
Apres quelques cols pour passer les monts Taurus, nous descendons sur Antalya, ville cotiere de plus d'1,5 millions d'habitants. Nous y passons deux jours, dans la famille de Levent, rencontre par le reseau cycliste Warm Showers. L'accueil est un exemple supplementaire de l'incroyable hospitalite turque. Nous leurs cuisinons des specialites françaises: crepes et tarte tatin ont un franc succes!
Sur les conseils de la fille de nos amis de Nasilli qui s'y rend, nous rejoignons notre objectif: le rassemblement annuel "rainbow". Cette communaute ephemere et autogeree (1) pratique durant un mois les preceptes hippies d'amour, tolerance et d'harmonie. Sejour et rencontres passionnants qui nous permettent de mieux comprendre les societes turques et iraniennes. Nous y cotoyons des gens de tous horizons, un allemand voyageant en velo couche, des russes autostoppeurs, des turcs fuyant Istanbul. Les iraniens se proposent de nous aider pour la suite du voyage. Prochaine destination: Konya, un des berceaux du soufisme!
(1) La cuisine est egalement preparee en autogestıon, ce qui peut reserver des surprises: alors que le petit dejeuner avait ete abandonne faute de cuistots, nous nous sommes par exemple lances un midi, l'estomac vide, dans la preparation de chapatis au feu de bois pour 100 personnes. Nous avons bien essaye de leur expliquer que c'etait une mauvaise idee au dela de
10 personnes, surtout en commencant a midi, sur un feu de bois s'eteignant toutes les 5 minutes et avec deux cocottes retournees
en guise de poele... Mais ils nous ont repondu, "take it easy brother , we
have time"... En effet, a peine 5 heures apres, on avait fait 130 chapatis ... pour un dejeuner a 17h compose d' une cuillere de legumes et d'un chapati chacun. Quelques estomacs ont gargouille ce soir la jusqu'au diner... servi dans le meme esprit a minuit!
Nous faisons halte a Nasilli chez des amis rencontres lors de notre dernier voyage en Turquie. Nous sommes choyes durant deux jours comme des membres de la famille et repartons gais et pleins d'energie. Energie necessaire, car nous devons maintenant escalader le plateau anatolien (1000m). La haut, le climat de cette ımmense plaine change et les oliveraies et pasteques laissent place au champs de tabac, ble, cerisiers et anis (pour le raki, la pastis turc). Finie la desormais traditionnelle pasteque de 11h achetee a l'un des innombrables marchands de fruits le long de la route! Si les nuits sont plus fraiches, les journees restent torrides.
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