vendredi 12 septembre 2014

Lettres persanes


Si les debuts sur Teheran furent un peu eprouvants, notamment la quete des visas, les trois semaines passees autour de la capitale nous ont heureusement laisse le loisir de decouvrir d'autres lieux que les ambassades et de comprendre un peu mieux la societe iranienne.
Premiere surprise: les restaurants, cafes sont introuvables. Alors qu'en Turquie, chaque rue du moindre bourg en compte tous les 20 metres, que l'on repere par les groupes d'hommes sirotant un the au bord de la route , ici, point d'atroupement, que du passage. Il semble d'une part que les contraintes de la vie publique aient gomme tous les loisirs exterieurs. D'autre part, bien qu'on ait goute quelques plats de riz savoureux, la cuisine n'est pas la specialite de l'Iran, laissant le champ libre a l'invasion des fast foods.

Premier plat iranien: arrivant a Teheran a 3h30 du matin, nous dejeunons dans la seule boutique ouverte qui prepare ... de la tete de mouton!
Les restaurants sont rares et difficiles a trouver en Iran, le plus facile est de se faire inviter: ici, passee une porte minuscule, une salle animee apparait. Plat unique, sorte de pot au feu au mouton.

Ici, invites par Mahsa, informaticienne reconvertie faute de travail : le fort taux de chomage est une des consequences des sanctions economiques.

Visite du bazar de Teheran en compagnie de Mahsa, rencontree dans la rue et qui se propose de nous guider.
Le contraste entre les tenues autorisees des clientes et les coupes osees des robes de soirees en vente est saisissant. 
Bazaar de Teheran, pieton mais parcouru en tous sens par des chariots.

Durant les 8 jours du traitement de notre visa Ouzbeque, nous nous echappons en bus (1) de la capitale vers le sud, en direction des sites les plus touristiques: Shiraz, ses mosquees majestueuses (dont un des lieux saint du chiisme, architectures extraordinaires ou les photos etaient helas interdites) et les ruines de la cite de Persepolis. Nous filons ensuite sur Yazd, au bord du desert et un des derniers bastions du zoroastrisme, une des premieres religions monotheistes. En restent notamment les deux "tours du silence", en haut desquelles les corps des defunts etaient abandonnes aux vautours pour etre nettoyes avant ensevelissement, pratique qui eut cours jusque dans les annees 60. De toutes les grandes maisons emergent des "tours a vent", d'ingenieux systemes de ventilation naturelle (voir photo ci dessous).

La citadelle de Shiraz, qui fut autrefois la capitale de la Perse et de la dynastie des Zand. Une des tours s'est enfoncee...
L'ancienne cite grandiloquente de Persepolis, construite sous Darius I (VIeme siecle AJC), a l'epoque ou l'empire Perse s'etendait de la Turquie a l' Inde.
La cite de Yazd, contruite au bord du desert en terre crue et torchis, presente pour le voyageur europeen un exotisme incomparable.
De retour sur Teheran, nous retrouvons nos amis de la maison n4, un repere plus ou moins clandestin d'artistes de tous crins: photographes, musiciens, philosophes... Comme nous decidons d'organiser un concert avant notre depart -une semaine plus tard- les repetitions vont s'enchainer  pour Olivier durant 5 jours pour mettre un repertoire sur pied. Pendant ce temps, Marlene preparera la suite du voyage. Le groupe sera finalement constitue d' une chanteuse, deux guitares, une basse et une boite a rythme et trois concerts prives de jazz funk seront programmes dans le studio de la colocation. L'evenement est evidemment realise avec la plus grande discretion: les femmes ne sont pas autorisees a chanter, qui plus est sans voile, les concerts doivent faire l'objet d'une demande d'autorisation... Ne parlons pas de l'alcool qui circule dans le public (2). Une certaine tension sera palpable a chaque coup de sonnette mais tout se deroulera sans accroc.
La colocation de la maison n4 nous accueille durant toute la repetition du concert. 
Premiere partie du concert, sans la chanteuse!
Nos quelques realisations culinaires connaissent un franc succes: tarte tatin, tarte au citron meringuee, et ici frangipane.
Nous filerons le lendemain du dernier concert en bus sur Mashad, ville sainte car tombeau du huitieme imam (Reza) ... et egalement lieu de recuperation du visa turkmene. Nous pourrons alors enfin enfourcher notre cher tandem pour gagner la frontiere vers le Turkmenistan en limite de visa iranien!



Bloques a Abarqu, nous sommes invites a manger et dormir apres une visite touristique de la ville. Au menu: vin artisanal qui decape et 4 poulets!
Petit week end a la montagne entre amis a proximite de Teheran, dans une maison de famille (pratique!)
Frontiere du Turkmenistan en vue!

(1) Comme l'essence est presque gratuite (quoiqu'il fut recemment multiplie par 4, le prix reste autour de 30 centimes le litre), outre le traffic dementiel, le bus est bon marche. Une nuit de bus pour traverser le pays nous coute 10 euros par personne pour 900km.

(2) La production d'alcool fait l'objet d'une intense activite souterraine. Nos hotes produisent leur propre biere (tres bonne d'ailleurs!), le bassiste nous explique comment il fabrique son vin, d'autres distillent avec des alambics clandestins le mout du raisin. La vodka qui est achetee circule dans des bouteilles d'eau minerale scellees! (comment font ils?)

6 commentaires:

  1. Contents d'avoir enfin de vos nouvelles. Hormis la course aux visas, vous avez bien profité de votre arrêt prolongé.

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  2. Le dernier texte démontre que l'humain est plein d'ingéniosité, ce n'est pas réservé aux français, le fait de tromper le monde!!!!!!

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  3. Remix se sentirait chez lui à la maison N4 avec toutes ces belles moustaches !

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    1. Ils ont par ailleurs realise un lobbying intense aupres de Marlene pour que je les imite. Helas sans succes...

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  4. Salut les z'amis,

    Assez idylliques vos soirées en Iran vues d'ici!!!
    Première photo: je croyais que c'était le gars à droite l'iranien?! ;)
    Combien de grammes la longue-vue?

    Des bisous énergétiques pour vous deux,
    Lucie

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    1. La longue vue, assez lourde, devait partir par la premiere poste. Helas, impossible d'envoyer au Turkmenistan et l'Ouzbekistan nous reclamait une autorisation du ministere de la culture. On vient donc de l'envoyer depuis le Kirghizistan apres se l'etre trimballee pendant un mois! Ah la bonne affaire!

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