mercredi 16 juillet 2014

Au coeur de l'Anatolie 2/3

As-Saalam-Alaikum tout le monde! Apres la cote sud de la Turquie, il nous a fallu saisir le Taurus par les cornes et escalader a nouveau sur le plateau anatolien. Nous roulons maintenant depuis quelques jours a 1000 metres d'altitude et les nuits fraichissent (un drap est parfois necessaire vers 5h du matin ...). Alors que nous passons la nuit du jeudi 10/07 a Akseki, la lune est pleine, ce qui signale la moitie du ramadan. La ville offre pour l'occasion un repas et un concert au cours duquel nous assistons a la danse pleine de grace de deux derviches sur le son melancolique de la ney (flute traditionnelle) (1).


Le col (tres) vente d'Alacabel et Laurence,
cyclovoyageuse alsacienne aguerrie.
Apres une journee chargee en cols que nous gravissons en compagnie de deux cyclovoyageurs français, nous cherchons a planter la tente au nord de Seydışehir. Le soir tombe et deux echecs plus tard, on nous dirige vers la place du village ou quelqu’un parlant mieux anglais que nous turc nous invite finalement chez lui. Reçus comme des rois, nous passerons deux nuits chez Kudret et Turkan. Le dimanche soir, tachant de nous adapter a la production de leur jardin, nous preparons une tarte tatin aux abricots (a refaire!) et une ratatouille. Nos plats sont ajoutes a ceux des voisins pour un festin qui debute 10 secondes apres l’appel du muezzin. Soiree festive et danses turques jusque tard. Le depart du lendemain (Turkan nous prepare le petit dejeuner alors qu’elle jeûne) est alors doublement douloureux: adieu Kudret et Turkan et teşekür ederim, nous ne vous oublierons pas!
Kudret, Turkan et Mohammed. Un dîner normal (deja copieux)...
...et un dîner un peu plus festif!
Leçon de voile pour Marlene

Nous gagnons ensuite Konya, capitale du velo! Si celui-ci etait totalement absent du paysage depuis notre arrivee en Turquie (2), des l’entree de la ville surgissent cyclistes, pistes cyclables, reparateurs et meme un service de pret du type des velo’v lyonnais. Konya est aussi accessoirement la capitale des derviches tourneurs. Son centre abrite le monastere de leur ordre, desormais transforme en musee et la tombe du fondateur: le poete et mystique persan Mevlana Rumi.
Une des nombreuses echoppes du bord de route: 3 parpaings, un parasol et c'est parti! 
Bisiklet Yolu : piste cyclable a l'entree de Konya!
Le monastere de Mevlana. La tour verte abrite la tombe de Rumi et de quelques sultans.

200 km de steppe desertique separent Konya de Aksaray. Seule la course d’un Souslik du Taurus (pour les amateurs du jeu Fauna: mini chiens de prairie a la queue courte qui se dressent sur leurs pattes arrieres a notre approche) ou le tortillement d’une petite tornade viennent rompre la monotonie du paysage. Tandis que, passablement fatigues, nous traversons Kızören (80 habitants, un barbier, une mosquee) a la recherche d’une epicerie qui n’existe pas, le barbier nous fait signe de rentrer dans sa boutique pour echapper a la fournaise ambiante. Apres 1L de çay, il nous invite pour le diner puis la nuit. Il nous emmene voir le Han (Caravanserail) de Obrük datant du XIII eme siecle: nous voici sur la route de la soie! A quelques pas derriere nous nous trouvons face a un abime circulaire gigantesque rempli d’eau 20m plus bas, a la profondeur insondable d’apres notre hote, qui alimentait les voyageurs en eau.

Nous visiterons le lendemain 40 km plus loin (4) l’imposant Sultanhan, plus gros caravanserail de Turquie, construit egalement au XIII eme siecle par les Sedjoukides et restaure depuis.
A l'entree du desert, le voyageur est prevenu: attention, vaches maigres!
L'abîme du caravanserail d'Öbrük. Les falaises mesurent une vingtaine de metres.
le SultanHan et ses arcades. Derrıere, une partie couverte de la taille d'une cathedrale etait utilisee en hiver.




(1) Voir le paragraphe sur Konya
(2) ne parlons pas du tandem pour lequel il n’y a meme pas de nom en turc!

(3) les caravanserails etaient construits a une distance d'une journee de marche les uns des autres (env. 40 km) et proposaient gratuitement leurs services aux voyageurs (docteur, veterinaire, nourriture, logement) les trois premiers jours du sejour. 
(4) tribu turque dont l'empire s'etirait de la Turquie au Kirghistan entre le XI eme et le XIVeme sıecle.

5 commentaires:

  1. Un petit coucou de Lyon pour vous remercier de nous faire partager ce voyage sportif et culturel (j'apprends plein de choses) en images (mention spéciale pour les photos culinaires). Vous m'avez donné envie d'enfourcher à nouveau un vélo :)
    Bonne route !
    Bises,
    Charlotte

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    1. Bien sur qu'il faut enfourcher a nouveau le velo! Le VTT de Marlene est disponible chez Thomas Bondoux, il t'attend :-)

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  2. Vous avez rajouté un drapeau fluo: la route est-elle dangereuse?

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    1. Le drapeau nous suit depuis le debut et on ne le regrette pas. On se doutait en partant que la route representait le plus gros risque, d'ou les fluos de partout.
      Cela dit, en Turquie, les routes presentent presque toujours une large bande laterale sur laquelle on peut rouler sans inquietude. Et le trafıc est peu dense... pourvu que ça dure!

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  3. l'abîme est creusé par l'homme, ou le résultat d'une chute de météorite ?

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